L’Essentiel de notre action 2021

8 INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
125 911 MICRO-ENTREPRENEURS
89% DE FEMMES
37% EN MILIEU RURAL
252 € PRÊT MOYEN

« Nous faisons confiance aux personnes marginalisées qui entreprennent ! Nous leur apportons un accompagnement complet pour que leur commerce, leur atelier, leur champ ou leur élevage, soit source de progrès pour toute la famille. »

Marie Forget, Responsable Pôle Microfinance Sociale

UNE ANNÉE MOUVEMENTÉE

En 2021, les effets de la pandémie Covid ont continué de se faire sentir dans certains pays : une situation sanitaire critique au Myanmar et partout, une très forte inflation qui aggrave la situation des plus vulnérables. De plus, des crises politiques ont émergé ou se sont aggravées dans 4 pays : Myanmar, Haïti, Guinée, Burkina Faso.

Chez Sont Oo Thetwin (Myanmar), l’IMF* la plus impactée par le contexte politique, les activités des bénéficiaires sont très ralenties par la fermeture du pays et l’établissement d’un régime totalitaire qui restreint fortement les libertés. Les remboursements des crédits accusent des retards et l’IMF a également du mal à décaisser de nouveaux crédits à cause des mesures d’immobilisation des liquidités dans les banques imposées par le régime en place. Les revenus de l’IMF ont fortement diminué et elle a enregistré un déficit, pour la première fois depuis 3 ans. Mais l’équipe se démène pour servir les entrepreneurs qui ont besoin plus que jamais de ses services.

Les bénéficiaires de Palmis Mikwofinans Sosyal (Haïti) sont également impactés par une crise qui dure et qui engendre beaucoup d’inflation et d’insécurité. Une partie d’entre eux a aussi été victime du séisme qui a ravagé le Sud Ouest du pays en août. L’équipe a redoublé d’efforts pour réagir à ces difficultés et ne lâcher aucun des 15 221 entrepreneurs accompagnés.

MAIS DE BELLES AVANCÉES !

Dans les contextes plus calmes, Anh Chi Em (Vietnam) a consolidé sa viabilité financière et ASSILASSIMÉ (Togo) a atteint l’équilibre finan– cier en accompagnant plus de 37 000 familles. Yikri (Burkina Faso) a poursuivi sa croissance et se rapproche de l’équilibre financier. Elle a beaucoup innové ces dernières années en développant des services agricoles et une mutuelle de santé.

Les plus jeunes IMFs, Fansoto (Sénégal),Wakili (Guinée) et Munafa (Sierra Leone) ont pour– suivi leur croissance et réussi à ouvrir de nouvelles agences. Fansoto (Sénégal) a élaboré une charte environnementale et mené une étude d’évaluation des besoins en réchauds de cuisson moins nocifs pour la santé et l’environnement. En Guinée, Wakili a recruté un travailleur social et prévoit d’intensifier ses services sociaux en partenariat avec des associations locales.

Ces IMFs continuent de recevoir un soutien rapproché de la part des référents techniques d’Entrepreneurs du Monde pour favoriser la montée en compétences de leurs équipes.

Enfin, en Côte d’Ivoire, la société EkilEko a déposé sa demande d’agrément de microfinance pour développer des activités à Bouaké et dans la région du Bélier. Et au Liberia, les missions exploratoires nécessaires ont été conduites pour ouvrir une nouvelle Institution de Microfinance en 2022.

8 PROGRAMMES
884 PERSONNES ACCOMPAGNÉES VERS L’EMPLOI OU L’ENTREPRENEURIAT

« Nous renforçons les capacités et les compétences des jeunes femmes et hommes pour que leurs efforts pour entreprendre ou décrocher un emploi soient couronnés de succès et les conduisent vers l’autonomie. »

Thibaut Mary, Responsable du Pôle Insertion Professionnelle et TPE

AVANCÉES

En 2021, dans des pays où la majorité de la population a moins de 25 ans et souffre d’un chômage massif, nous avons renforcé notre action et innové pour accompagner les jeunes vers l’insertion professionnelle ou la création de très petites entreprises (TPE). Nous avons notamment développé les formations professionnelles et la production de nos 4 entreprises-écoles. Nous avons également créé les structures légales locales qui progressivement assureront la pérennité des projets.

INNOVATION

Au Burkina Faso, Émergence a continué de développer son entreprise-école dans les services à la personne. L’équipe a accompagné 150 femmes dans le domaine de la petite enfance (emploi ou création de structure d’accueil) et 60 femmes dans un nouveau parcours « agent d’entretien qualifié » (formation et placement).

Au Togo, Miawodo développe la formation professionnelle dans le domaine de la gestion des déchets : création d’emplois verts et sensibilisation des populations.

Au Sénégal, Ligoden cible principalement les diplômés de l’enseignement supérieur à la recherche d’un emploi et propose à certains un apprentissage chez MUriCasa, son entreprise-école de transformation de fruits. En 2021, MuriCasa a créé et enregistré sa marque, reçu les équipements et obtenu l’agrément pour démarrer la production. Elle a élaboré les premières recettes, créé les formations et accueilli les 13 premiers stagiaires.

En Côte d’Ivoire, dans la Région du Bélier, nous avons participé au projet Archipelago avec des partenaires ivoiriens et français. Il vise à insérer des jeunes et à renforcer les filières maraîchage et manioc.

En Haïti, l’équipe de l’Atelye Ekol va fabriquer des réchauds à gaz et des lampes solaires répondant aux besoins des populations vulnérables. En 2021, elle a réussi à constituer la première promotion de jeunes et à créer les premières formations professionnelles.

Enfin, en France, l’association Des Saveurs et Des Ailes, créée par Entrepreneurs du Monde, forme désormais les porteurs de projet dans son propre laboratoire et leur offre la possibilité de tester leur cuisine en conditions réelles dans son foodtruck-école. A Rouen, nous accompagnons désormais les personnes en grande précarité via deux structures complémentaires : la Fabrik à Yoops, entreprise sociale qui produit les tiny houses et La Case Départ, une association qui assure l’accueil de jour et l’insertion économique et sociale des personnes accompagnées.

AGRICULTURE
57% DES EMPLOIS EN AFRIQUE DE L’OUEST
MALNUTRITION
20% DE LA POPULATION EN AFRIQUE

« Les petits producteurs, qui contribuent à la sécurité alimentaire, dégagent des rendements insuffisants et sont les premières victimes des changements climatiques. Nous les renforçons sur les filières oignon et maraîchage. »

Eric Eustache, Responsable du Pôle Agro-entrepreneuriat

GRENIERS DE STOCKAGE

Nous avons avancé dans la mise au point d’une solution optimale pour le stockage (efficacité, simplicité, robustesse, coûts réduits de construction, d’équipement et de fonctionnement). Pour le 2e grenier, nous avons ajouté des murs à vent (technique iranienne très ancienne) et 2 puits canadiens. Les premiers servent à évacuer la vapeur, les seconds à renouveler l’air, en abaissant au préalable sa température. Avec ce 2e grenier, nous avons réussi à maintenir la température intérieure du bâtiment constamment aux alentours de 26°, malgré plusieurs mois de très grosse chaleur (45/48°). La campagne de stockage de 2021 dans ce nouveau grenier à eu de très bons résultats, et les oignons stockés non seulement n’ont pas pourri dans les champs mais ont été vendus le double du prix habituel.

PÉPINIÈRES

Nous avons conçu et testé une serre solide, résistant aux fortes pluies et tempêtes de sable, et peu chère pour rester accessibles à tous. Dans ces serres, les agriculteurs pourront faire un premier semis en juillet, pour repiquage en septembre et un deuxième en octobre pour repiquage en décembre. Ils feront ainsi deux récoltes par an au lieu d’une.

FORMATION

Nous concentrons nos efforts sur 2 filières : oignon et maraîchage. Côté oignon, nous avons formé une centaine de producteurs pour qu’ils améliorent naturellement la qualité de leurs sols, sélectionnent les bonnes semences, appliquent des techniques efficaces de semis et d’arrosage et récoltent au bon moment. Côté maraîchage, nous accompagnons déjà un millier de femmes : formations en agro-écologie et conseils pour acquérir les semences et les équipements nécessaires, établir des plans de rotation des cultures qui maximisent les revenus sans épuiser la terre.

Par ailleurs, nous avons préparé la création de deux premières fermes-écoles : à Matam au Sénégal, à Tchebebe au Togo. Dans ces centres de ressources, nous formerons des agriculteurs en agro-écologie, les informerons de l’évolution des prix agricoles et faciliterons l’achat et la reproduction de semences de qualité.

6 ENTREPRISES SOCIALES
26 998 FAMILLES ÉQUIPÉES
34 051 RÉCHAUDS & KITS SOLAIRES DIFFUSÉS

« Nous facilitons l’accès des personnes vulnérables à des équipements pour l’éclairage, la cuisson et la production agricole, qui ont un impact positif sur leur santé, leur budget et l’environnement. »

Stéphanie Dietsch et Alexandre Borme, Responsables Pôle Energie

RÉPONDRE AUX BESOINS EN ZONE RURALE

Les équipes ont fait évoluer leurs produits et services pour répondre aux besoins des villages et familles isolées en zone rurale.

Au Cambodge, Pteah Baitong a mené une étude auprès des agriculteurs possédant moins d’un hectare de terrain pour évaluer leurs pratiques et besoins en irrigation.Après une phase d’essai d’une dizaine de modèles de pompes solaires, Pteah Baitong en a retenu une qu’elle déploie dans trois régions.

Au Burkina Faso, Nafa Naana a également ajouté une pompe solaire à son catalogue. Au Philippines, dans des villages isolés des montagnes du Northern Samar, ATE Co. déploie des micro-réseaux 100% solaires robustes, à partir de composants faciles à transporter jusque dans des zones difficiles d’accès. Dans chaque maison, le réseau alimente 4 ampoules, un ventilateur et la recharge des téléphones portables. Les familles qui le souhaitent peuvent aussi demander l’alimentation d‘une télévision et d’un réfrigérateur. Cette technologie a également été déployée par Palmis Enèji en Haïti dans un village pilote de 50 maisons dans les montagnes de l’Arti–bonite. L’électricité permettra de s’éclairer, de recharger les téléphones portables et de stocker les aliments dans des réfrigérateurs communautaires.

En Côte d’Ivoire, Entrepreneurs du Monde a lancé cette année son premier programme conçu d’emblée pour répondre aux besoins de villages isolés. Le programme explore plusieurs solutions pour améliorer les revenus des agriculteurs et entrepreneurs de quatre villages de la région de Bouaké :
– construction d’un kiosque solaire pour alimenter des équipements productifs
– appui au raccordement au réseau national et à son utilisation pour une activité génératrice de revenu.

FACILITER LA RENTABILITÉ GRÂCE À LA FINANCE CARBONE

En 2021, Entrepreneurs du Monde est propriétaire de trois projets de compensation carbone : deux enregistrés de longue date en Haïti et au Burkina Faso et un en cours de finalisation au Togo. Ces projets mesurent et commercialisent les réductions d’émission de CO2 générées par nos entreprises sociales à chaque fois qu’elles vendent un réchaud gaz à des familles qui cuisinaient au bois ou au charbon de bois. Ces revenus de la finance carbone permettent de financer le déploiement des réseaux dans les zones les plus reculées, ou de proposer des ajustements de prix pour les familles les plus vulnérables.