L’Essentiel de notre action 2020

L’Essentiel de notre action 2020

11 juin 2021

Interdiction de réunions, limitation des déplacements interrégionaux, fermeture des frontières et des grands marchés, confinements par quartier, couvre-feux… Ces restrictions Covid (couplées, au Burkina Faso, en Haïti et aux Philippines avec des situations politiques et sécuritaires compliquées) ont eu un impact fort sur les plus vulnérables : inflation sur les biens de consommation, limitation de leurs activités économiques, perte de revenus, report des achats de réchauds et kits solaire pour prioriser les dépenses d’alimentation, etc. Nous nous sommes mobilisés pour ne pas interrompre notre soutien : nous avons maintenu les décaissements de crédit, facilité les retraits d’épargne, visité régulièrement et individuellement les familles et maintenu les écoutes sociales et sensibilisations sur la maladie par téléphone pour informer et soutenir les familles. Dans certains pays, nous avons pu fournir l’énergie gratuitement et financer des kits de lavage de main et des masques pour limiter la propagation du virus.

Nous avons aussi continué des chantiers de structuration (ex : amélioration des services sociaux et des systèmes de gestion de l’information) et préparé les développements (ex : préparation des entreprises-écoles, amélioration du modèle de greniers de stockage, ouverture de programme en Côte d’Ivoire, etc.). Et en septembre, nous avons repris et accéléré nos actions presque partout !

Vous ne nous avez pas lâchés, merci infiniment !

planisphere

404 K€ de dons de particuliers

2 053 K€ de dons d'entreprises et fondations

2 692 K€ de dons d'organismes publics

L’année 2020 pour chacun de nos métiers

MICROFINANCE SOCIALE

9 institutions de microfinance sociale
113846 micro-entrepreneurs
88% de femmes, 43% en milieu rural
244 € prêt moyen

En 2020, nous avons soutenu et accompagné nos 9 institutions de microfinance sociale et nous avons poursuivi le développement et la diversification de nos services, notamment en faveur des agriculteurs. Sont Oo Thetwin (Myanmar) et Anh Chi Em (Vietnam) ont consolidé leur viabilité financière. Assilassimé (Togo), Yikri (Burkina Faso) et Palmis Mikwofinans Sosyal (Haïti) ont maintenu leur niveau d’activité et visent la viabilité financière dans les 2-3 ans à venir. Ces projections tiennent compte des contextes socio-politiques qui restent dégradés en Haïti (forte insécurité) et au Burkina Faso (progression du djihadisme). Les plus jeunes IMFs, Fansoto (Sénégal), Wakili (Guinée) et Munafa (Sierra Leone) continuent de recevoir un soutien rapproché de la part des référents techniques d’Entrepreneurs du Monde pour favoriser la montée en compétence des équipes locales. En Guinée, l’équipe a beaucoup progressé dans la gestion des opérations et a réussi à améliorer les taux de remboursement des crédits. Enfin, nous avons créé la société EkilEko en Côte d’Ivoire et demandons l’agrément de microfinance pour pouvoir accompagner les premiers entrepreneurs début 2022. Les équipes locales et les référents techniques d’Entrepreneurs du Monde ont aussi mené ensemble des chantiers de fond :
Refonte des services sociaux pour mieux répondre à certains problèmes sociaux récurrents chez nos bénéficiaires (violences conjugales, planification familiale, logement insalubre, pièces d’état civil, accès à la santé, etc.).
Modernisation des systèmes d’information et de gestion : Sont Oo Thetwin (Myanmar) a finalisé la migration de son SIG2 vers un nouveau logiciel cloud based qui facilite l’interconnexion des agences et permet la saisie des données directement sur le terrain. Palmis Mikwofinans Sosyal (Haïti) s’est à son tour lancée dans ce gros chantier fin 2020 et Anh Chi Em (Vietnam) se prépare à le faire en 2021.

APPUI A LA CREATION DE TPE / INSERTION PROFESSIONNELLE

6 programmes
532 personnes accompagnées vers l’emploi ou l’entrepreneuriat

En 2020, nous avons aidé nos 6 programmes à développer, diversifier et mettre en œuvre leur modèle d’entreprise-école destiné à renforcer l’employabilité des jeunes femmes et hommes et à développer l’entrepreneuriat.

Au Burkina Faso, Émergence, YIKRI (institution de microfinance elle aussi créée et incubée par Entrepreneurs du Monde) et Planète Enfants et Développement ont initié le projet PREJEF, financé par l’Union Européenne. Il vise à former 300 femmes des régions Nord et Centre au métier d’Assistante Maternelle et à accompagner leur insertion professionnelle.
Au Togo, Miawodo développe la formation professionnelle autour de la gestion des déchets. Il contribue à sensibiliser les populations, créer des emplois verts et améliorer les conditions de vie. Les premiers projets pilote ont été lancés en 2020 : compostage, broyage des déchets verts, collecte et traitement des déchets plastiques et pneumatiques, recyclage et reconditionnement de lampes solaires.

Au Sénégal, Ligoden, en partenariat avec Education Development Center, développe la composante « seconde chance » du programme Amélioration des Performances de travail et d’Entrepreneuriat. Ce programme cible les diplômés de l’enseignement supérieur à la recherche d’un emploi depuis au moins trois ans. L’équipe sénégalaise a aussi travaillé sur la création de l’entreprise-école Teranga.

En Haïti, la situation politique et sanitaire étant très compliquées, le programme Osez l’Entreprise a été à l’arrêt avant d’être accompagné dans sa fusion-absorption par Palmis Enèji, entreprise créée et incubée par Entrepreneurs du Monde. Les 2 équipes ont préparé la création d’un atelier-école dans lequel seront assemblés des kits solaires et des réchauds à gaz.

En France, à Lyon, le programme ICI a formé des restaurateurs puis leur a offert la possibilité de tester leur cuisine en conditions réelles dans son Food Truck Ecole !

Enfin à Rouen, c’est avec beaucoup d’émotion que nous avons remis les clés de leur tiny house aux quatre premières personnes accompagnées pour sortir de la rue. Nous avons aussi préparé la création d’un atelier de fabrication des futures tiny houses.
Partout, les équipes ont dû adapter leur façon de travailler pour se protéger, elles et leurs bénéficiaires. Le lien a cependant bien été maintenu à distance ou en rencontres individuelles. Et les équipes se sont battues pour pouvoir apporter des services spécifiques, comme au Burkina Faso et au Togo, où elles ont réussi à créer un fonds de relance TPE financé par la Fondation EDF, la Métropole de Lyon et l’Agence Française de Développement.

AGRO-ENTREPRENEURIAT

Agriculture : 57% des emplois en Afrique de l’Ouest
Malnutrition : 20% de la population en Afrique

UN DEUXIÈME GRENIER, UNE NOUVELLE ARCHITECTURE (LA R&D CONTINUE)

La recherche d’une solution optimale pour le stockage continue. Pour mémoire, la solution doit respecter plusieurs contraintes : efficacité, simplicité, robustesse, coûts réduits. Le 1er bâtiment à permis la conservation de 30 tonnes d’oignons dans des conditions satisfaisantes, mais présente une faiblesse en termes de renouvellement d’air. C’est une question compliquée : les produits stockés produisent de la vapeur d’eau qu’il faut évacuer, mais l’air de renouvellement est très chaud. Le 2e bâtiment a donc été conçu et construit en tenant compte des enseignements du premier : nous avons rajouté des murs à vent (une technique iranienne très ancienne) et 2 puits canadiens. Les premiers servent à évacuer la vapeur, les seconds à renouveler l’air. Un 3e type de bâtiment est sur la planche à dessin : entièrement enterré, pour bénéficier en permanence de la fraîcheur du sol.

UNE APPROCHE FILIÈRE EN MARCHE
L’approche filière consiste à identifier puis à lever tous les freins existant à chaque étape, depuis la production jusqu’à la commercialisation. À ce stade, les petits producteurs rencontrent de nombreuses difficultés : méthodes de production parfois inadaptées, liées à une mauvaise maîtrise des itinéraires techniques, faible accès au financement, absence de moyens de stockage, difficultés de transport et poids exorbitant des intermédiaires dans la commercialisation.
Notre objectif est donc de lever une à une ces barrières pour permettre aux producteurs de mieux vivre de leur activité, d’améliorer leurs conditions de vie et de travail, et de mieux nourrir leurs concitoyens.
En 2020, nous avons ainsi établi 2 périmètres maraîchers (irrigués grâce à des pompes solaires) pour, dès 2021, permettre à 940 femmes de produire tout au long de l’année. Elles ont bénéficié d’un premier niveau de formation sur l’amélioration des sols en continu via les méthodes agro-écologiques.

ACCES A L’ENERGIE

5 entreprises sociales
19 578 familles équipées
23 354 réchauds et kits solaires diffusés

Pour amortir l’impact de la crise économique qui accompagne la crise sanitaire, deux stratégies ont été établies :
• tous les kits en location-vente ont été activés pendant une durée déterminée pour ainsi offrir l’éclairage aux bénéficiaires
• des bons d’achat ont été proposés aux populations ciblées les plus vulnérables pour acquérir gratuitement, ou à prix très réduit, des recharges de gaz.

Plus globalement, nos équipes se sont adaptées aux contraintes pour continuer d’agir et de préparer des développements. Par exemple, en Haïti, Palmis Enèji a réagi à la triple crise économique, politique et sanitaire et à l’effondrement du pouvoir d’achat en ville : elle a privilégié des produits plus abordables et la vente via des organisations rurales locales, moins touchées par l’insécurité.

Aux Philippines, ATE Co. a pris le temps de concevoir une version encore plus sociale de son modèle de location-vente de kits solaires, déployé dans les zones montagneuses de Rizal. Néanmoins, au Philippines comme au Togo, au Burkina Faso et au Cambodge, les rassemblements et les déplacements ont été momentanément restreints ce qui a ralenti les activités de prospection, de vente, d’installation et de sensibilisation auprès des bénéficiaires. Les équipes ont alors priorisé les chantiers d’organisation interne et préparé les futurs développements, innovations et partenariats.

Par ailleurs, les frontières vers la plupart de ces pays ayant été fermées ou régulées, les missions d’appui d’Entrepreneurs du Monde sur le terrain ont été limitées. Nous avons donc innové dans notre façon d’accompagner les équipes à distance. Nous avons organisé des webinaires en lieu et place d’ateliers d’échange, avons privilégié les visites d’échange entre programmes de la même sous-région, avons mis en place une plateforme de communication à distance plus adaptée pour faciliter l’échange avec le siège et entre les programmes. En un an, les référents techniques ont rejoint les équipes énergie et les équipes des programmes sur la plateforme, créant ainsi une communauté apprenante sur des sujets techniques et stratégiques.

Finalement, 2020 aura été une occasion supplémentaire de reconnaître la pertinence de notre démarche d’incubation, d’autonomisation de nos équipes : c’est ce qui nous a permis de nous adapter, d’assurer la continuité des activités et même d’innover durant cette période d’incertitude.

Ensemble, continuons à changer presque tout !

 

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