La Voix du Nord – Bénigne, accompagnateur d’entrepreneurs
Source : La Voix du Nord
Accompagner de nouveaux entrepreneurs. C’est ce que faisait Bénigne du Parc comme directeur de Réseau Entreprendre Hainaut. Il va continuer de le faire, pour une ONG désormais, aux Philippines.
« Je reste dans l’entrepreneuriat, mais change complètement de contexte. » Pendant trois ans et demi, Bénigne du Parc a été directeur de Réseau Entreprendre Hainaut, qui propose un accompagnement humain (par des chefs d’entreprise expérimentés) et financier (sous forme de prêts d’honneur) à des créateurs ou repreneurs d’entreprise. Il va s’adresser à un tout autre public, désormais. Des entrepreneurs pour qui il s’agit d’abord de « survivre ». Le cadre est celui des bidonvilles de Manille. Changement radical, en effet : « L’aide consiste à accorder des microcrédits à des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, souvent des femmes, pour qu’elles puissent créer leur petit business. De restauration de rue, essentiellement. Des petits métiers comme ça. »
Bénigne du Parc a été recruté par Entrepreneurs du Monde, organisation non gouvernementale française créée en 1998 et active dans onze pays d’Afrique de l’Ouest et d’Asie du Sud-Est. C’est d’ailleurs aux Philippines qu’elle a soutenu de premiers programmes de microfinance sociale. « Les besoins sont nombreux, l’accès à l’énergie est un problème, poursuit Bénigne du Parc. Nous avons mis à l’étude un système de distribution et de recharge de batteries. Je serai dans les bidonvilles pour aider les projets à mieux se développer, avec l’objectif qu’ils deviennent pérennes. Et je serai également en contact avec les donateurs et bailleurs de fonds pour trouver des financements. »
Parti à l’autre bout du monde, quel souvenir gardera ce Dijonnais d’origine de son passage dans notre région ? « J’ai beaucoup apprécié mon séjour chez vous, j’y ai trouvé des gens très ouverts et me suis vite intégré. Au niveau du travail, on fait facilement des connexions, c’est particulier au Nord, je n’avais pas connu ça à Lyon ni à Paris. Ce lien assez facile entre les gens est une grande force du Nord. » Débarqué le 14 juillet à Manille, où son épouse, japonaise, enceinte de leur quatrième enfant, le rejoindra début août, Bénigne du Parc a été très vite confronté à la réalité d’« une grosse ville chaotique, très embouteillée ». Le premier soir, il a mis trois heures pour faire dans les transports en commun la quinzaine de kilomètres le séparant de son domicile. « Manille n’est pas très jolie. Je regrette la forêt de Saint-Amand. »