Pleins feux sur les agro-entrepreneurs

Pleins feux sur les agro-entrepreneurs

Alice Carton Entrepreneurs du MondeDepuis plusieurs années, nous accélérons le développement et l’adaptation de nos services aux besoins des cultivateurs et des éleveurs qui vivent en lointaine périphérie des grosses villes ou dans des villages isolés. Ces agro-entrepreneurs sont les garants de la sécurité alimentaire de tous et, dans un contexte aggravé par les dérèglements climatiques, il est vital et urgent pour tous que ces femmes et ces hommes dégagent un revenu meilleur et assurent à leur famille des conditions de vie décentes. Nous évitons ainsi qu’ils se découragent et abandonnent leurs troupeaux et leurs champs pour échouer dans les bidonvilles urbains.

Je suis fière de tout ce qu’Entrepreneurs du Monde a déjà mis en place et je vous raconte tout cela ci-dessous. Maintenant, il faut déployer, dupliquer, accélérer nos actions… Il y a urgence à agir ensemble !

Pour cela votre soutien est essentiel, MERCI !

Alice Carton
Agronome de l’équipe Entrepreneurs du Monde
basée en Guinée Conakry

Les enjeux de l’appui à l’agroentrepreneuriat ?

L’inclusion des femmes, la sécurité alimentaire, la souveraineté alimentaire,
la création d’emplois et de revenus et la lutte contre la désertification.

Une méthodologie efficace pour les agro-entrepreneurs

Des agences de microfinance sociale en milieu rural

En Birmanie et au Vietnam, depuis leurs débuts, nos programmes agissent presqu’exclusivement en milieu rural. Et depuis deux ans, partout, nous avons ouvert en priorité nos agences de microfinance sociale dans des villages isolés ou en périphérie semi-urbaine : deux au Sénégal, une aux Philippines, au Burkina Faso, en Guinée et en Haïti.
Dans chaque zone, nous avons mené des enquêtes poussées auprès de ces publics pour comprendre leurs besoins avec précision. Nous avons ensuite développé et testé, puis ajusté et déployé des crédits et des formations agricoles pour répondre à ces besoins.

Des crédits adaptés

Nous avons conçu des crédits adaptés aux cycles des récoltes et des élevages pour permettre aux producteurs d’acheter les semences, les poussins et autres intrants, au bon moment et au bon prix. Ils remboursent ces crédits après la récolte ou la vente de têtes de bétail.

Des formations innovantes et adaptées

Nos formations sont pragmatiques, interactives. Elles aident les agro-entrepreneurs à mieux connaître leur marché, à gérer leur activité et améliorer leurs rendements, tout en préservant leurs sols.

Certains modules sont dispensés lors des réunions de micro-entrepreneurs.

D’autres sont 100% pratiques, en mode « école-aux-champs ».

Par exemple :
• Faire son compost en tas.
• Limiter les pertes en eau.
• Fabriquer un logement pour les caprins/ovins/bovins.
• Faire sa pépinière humide pour le riz, etc.
• Fabriquer des pesticides naturels.
• Lutter contre l’érosion.

Exemple : formation sur la pépinière sur pilotis

Cette technique constitue une innovation pour les producteurs qui font habituellement la pépinière en plein champs.

En effet, elle :
• met les semences à l’abri des rongeurs et des maladies,
• assure une fertilisation ciblée pour avoir des plants vigoureux,
• favorise une levée régulière des plantules,
• réduit les infections liées à des agents entraînant une fonte des semis : nématodes, bactéries, bactériose.

Enfin, la pépinière sur pilotis permet d’avancer la réalisation de la pépinière en saison des pluies. En conséquence les cultures sont mises en place dès le début de la saison sèche et récoltées avant la période d’abondance sur le marché, ce qui assure un meilleur prix aux agriculteurs et donc une amélioration des revenus de la famille !

Des conseillers agricoles compétents et impliqués

Cette année, nous avons recruté et formé 6 conseillers agricoles qui détiennent une expertise en agriculture biologique : un au Burkina (+ 3 stagiaires), un au Sénégal, au Togo, en Guinée, en Birmanie et aux Philippines.
En moyenne, chaque mois, un conseiller agricole anime 8 écoles-aux-champs et réalise 85 visites d’appui-conseil sur l’exploitation.

Jules, conseiller agricole au Togo

« Je consacre trois jours par semaine à des visites d’appui-conseil individuel auprès d’agro-entrepreneurs qui ont demandé un rendez-vous ou qui m’ont été référés par leur animateur. Je les aide à résoudre leurs difficultés techniques, je leur donne des pistes d’amélioration et je les conseille sur les investissements à faire grâce au crédit.

Deux après-midi par semaine, j’anime une séance d’école-aux-champs, pour les agro-entrepreneurs volontaires. Ces séances se déroulent sur la parcelle de l’un d’eux. Les techniques enseignées sont pragmatiques, peu coûteuses et respectueuses de l’environnement. Tout le monde les pratiquent en communauté, sur place. Enfin un jour par semaine, je travaille à l’agence avec le reste de l’équipe.

Je forme les animateurs aux modules théoriques de formation agro pour qu’ils les dispensent dans leurs groupes, selon le plan de formation. Et nous partageons nos infos. Par exemple, un tel a ce projet ou cette difficulté et doit être épaulé… Un autre a demandé un crédit trop tard, ce n’est plus le bon moment pour planter, etc. »

Aller toujours plus loin…

Accès à l'énergie pour les agro-entrepreneurs

Apporter des solutions d’éclairage dans ces zones rurales est vital aussi : dans un premier temps, nos lampes solaires portables ont permis aux agriculteurs de finir leur travail après la tombée de la nuit et de rentrer chez eux en toute sécurité.

Mais nous avons ensuite été encore plus ambitieux : nous avons équipé un premier village d’un mini réseau électrique solaire, au Cambodge.

Depuis, ce village revit, les villageois sortent de la pénombre, développent une vie sociale, se connectent au reste du pays par la radio, la télé, et voient moins la nécessité de quitter leur région.

De plus, les plus audacieux d’entre eux voient dans cet accès à l’électricité une opportunité de développer leur activité génératrice de revenu : telle cultivatrice veut s’équiper d’un moulin électrique pour décortiquer son riz, tel aviculteur veut acheter un incubateur à oeufs, etc.

L’avenir s’ouvre en grand pour ces agro-entrepreneurs !

Des greniers pour conserver les produits récoltés

Dans la région de Matam, au Nord-est du Sénégal, à la frontière avec le Sahel, la situation des agriculteurs est désastreuse : leurs récoltes se réduisent en raison des dérèglements climatiques, leurs produits arrivent tous en même temps sur le marché et ils n’ont pas de solutions de stockage. Ils sont obligés de vendre leurs produits à vil prix aux négociants venus de Dakar et de laisser le reste pourrir dans les champs (parfois jusqu’à 40 % de la récolte !).
Nous avons développé et construit avec eux un premier grenier dont la température est maintenue fraîche et constante par des climatiseurs alimentés par des panneaux solaires. Les 35 premières tonnes d’oignons ont été stockées et vendues 3 mois et demi plus tard, à bien meilleur prix !
Suite à ce premier test, nous avons développé un modèle plus performant, avec une capacité double et un prix équivalent à celui du premier. Dès que ce deuxième modèle aura prouvé son efficacité, nous le dupliquerons très vite. Autour de chaque grenier, une pépinière permettra aux agriculteurs de reprendre la main sur la production de semences et de contribuer au reboisement de leur région.

Next steps ?

Nous préparons la création en Casamance, au Sénégal, d’une entreprise-école pour former et mettre en selle des distributeurs de produits agricoles transformés renommés mais cruellement sous-vendus : mangues séchées, jus de fruits, noix de cajou grillées, etc.

Ils témoignent…

Véronique Guigma, avicultrice au Burkina Faso

Grâce aux crédits agricoles proposés par YIKRI*, j’ai pu me lancer dans la production de poulet. J’ai commencé par une dizaine de poulets.
Au fur et à mesure des crédits, j’ai pu acheter de plus en plus de poussins et aujourd’hui, j’en élève une centaine.
Le conseiller agricole de YIKRI m’a formée sur l’importance de la vaccination et sur les soins à apporter aux poussins. Du coup, je n’ai pas eu de perte jusqu’à maintenant !
Cette activité me permet d’étudier en même temps et de subvenir aux besoins de mon enfant.
Avec YIKRI, j’ai aussi acheté une lampe solaire pour pouvoir étudier le soir.
L’activité de production est très rentable, les poulets se vendent très bien et je voudrais prendre bientôt un nouveau crédit pour avoir des poules pondeuses et produire moi-même les poussins que j’élève.

* YIKRI : institution de microfinance sociale créée et incubée par Entrepreneurs du Monde au Burkina Faso.

Kokou Makou riziculteur au Togo

« Je fais du riz depuis des années mais je n’avais jamais utilisé la technique de pépinière avec le repiquage. Jules, le conseiller agricole, nous a réunis pour nous faire la démonstration de cette technique. J’ai reproduit ça chez moi et vous voyez il y a des très bons résultats pour le moment. Avec cette technique, j’ai utilisé beaucoup moins de semences qui sont chères.

Avec le crédit, j’ai pu étendre ma surface.

Ce que j’aime le plus chez Assilassimé, c’est qu’ils ne nous laissent pas seuls : le conseiller agricole est toujours là pour échanger avec nous et nous rassurer sur le bon déroulement des choses.

On peut l’appeler et il vient nous voir. On peut échanger simplement ensemble, il nous pose des questions qui nous font réfléchir. »

* ASSILASSIMé : institution de microfinance sociale créée et incubée par Entrepreneurs du Monde au Togo.

En nous faisant un don vous nous permettez de répondre toujours mieux aux besoins des micro-entrepreneurs !

 

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